Pole Emploi, me voilà !

Agence pole emploi d'Oullins

Chômage, c’est quoi ça ???

Ce matin je suis allé pour la première fois dans mon agence Pole Emploi à Oullins.

Je sais que pour certains c’est quelque chose de « normal », mais pour moi c’était la première fois. Chanceux, je n’ai jamais connu le stress du chômage. Des emplois ne m’ont pas plus, des situations ont été tendues avec une pression très forte ou au contraire d’un ennui profond. Mais jamais je n’ai démissionné sans avoir quelque chose de « sûr » derrière. J’ai toujours été plutôt le modèle fourmi que cigale. Je suis quelqu’un qui aime les défis, mais pas les risques. Tout ce que j’entreprends est en général très réfléchi.

J’ai eu la chance de ne jamais avoir été viré. Pourtant je n’ai jamais gardé ma langue dans sa poche, et Diplomatie n’est pas mon 2ème prénom. J’ai du me fâcher avec tous les chefs que j’ai eu, même les plus gentils.

J’ai eu la chance aussi d’être dans des boites qui n’ont pas coulée, ou de connaitre d’autres événements dans ma vie qui m’auraient contraints à me retrouver sans emploi.

La raison de la folie

Là encore, c’est moi qui ai décidé de partir de chez Teliae. Mais cette fois pour un défi sans cadre. Certains pensent que je suis « courageux », « insensé », « fou ». Mais moi je n’en ai pas l’impression.

Comme je l’ai dit, je suis quelqu’un de très raisonnable. Je ne pars pas sans filet de sécurité. Oui je vais perdre du pouvoir d’achat pendant au moins 2 ans. Oui je vais investir tout ce que j’avais mis de côté depuis 22 ans de salariat. Mais mon copain Pole va quand même m’assurer un revenu de 70% de mon salaire net pendant 6 mois, 50% pendant les 18 suivants. Et ce que j’investis, je n’en avais pas besoin immédiatement. J’ai presque fini de payer ma maison. Mes enfants ont encore quelques années avant de partir de la maison. Et puis surtout je crois énormément en mon projet. Bien sûr que c’est un énorme kif de pouvoir réaliser un rêve. Mais c’est aussi un projet réfléchi qui doit me permettre de gagner ma vie. Et plutôt bien si tout se passe comme prévu.

De manager à entrepreneur

Entrepreneur. J’ai déjà été manager, organisateur, gestionnaire, mais jamais de ma propre entreprise. Ca donne un peu le vertige, mais je me sens plutôt comme en haut du plongeoir à 10m, que tu te dis, « punaise quand même, c’est haut ». J’adore cette sensation. Ce n’est pas de la peur, c’est de l’excitation. Tu sais que tu vas en prendre plein la gueule, que si tu te plantes ça va faire mal, mais que ça va t’apporter tellement de sensation qu’aussitôt dans l’eau tu voudras recommencer.

Et puis quel bonheur anticipé de ne plus avoir de chef. Certains aiment avoir un cadre, être guidé. Personnellement je n’ai jamais trouvé que frein dans la hiérarchie. Certains chefs m’ont amené des choses.

Ivan, le 1er (pas le terrible!). Il emmenait de la bonne humeur au travail, apportait de la légèreté dans ce que l’on faisait, et il m’a dit quelque chose de fondamental que je n’ai jamais oublié : « ça ne sert à rien d’avoir raison » tout seul. Il m’a fait comprendre que je n’étais plus à l’école, que je n’allais pas convaincre les gens uniquement avec de beaux raisonnement. Mais en réfléchissant à une stratégie de communication, en se mettant à la place des autres. Pas dans le but de gruger les gens, mais d’être pédagogue. Parfois sentir plus que réfléchir. Bon, ça ne m’a pas radicalement changé en un publiciste averti, mais ça m’a aidé à mieux me comprendre et m’accepter, et à accepter aussi que des choses absurdes sont faites parfois pour des raisons de croyance, de mode, de dogme.

Plus tard, j’ai eu Eric. Quelqu’un de profondément humain. Sa vision du management m’a fait beaucoup évolué vers l’écoute de l’autre. Je ne dis pas que j’y arrive toujours, mais j’essaye systématiquement d’avoir une écoute active, de l’empathie.

Ca ne sert à rien d’avoir raison ?

Mais c’est tout. Je suis parti de chez STEF car le groupe était sclérosé, avec une tendance trop forte pour moi à privilégier les « corones » à l’intelligence. Je suis le premier à dire que trop de réflexion tue l’action. Mais par contre quand quelqu’un a réfléchi des mois à une problématique et t’apporte ses conclusions, il est quand même très dur à comprendre qu’il ne soit pas plus écouté. Seule l’intelligence du terrain, l’expérience à la dure était reconnue. Si tu n’avais pas été directeur de site pendant des années, que tu n’avais pas déménagé 3 fois dans les 10 dernières années, que tu n’avais pas sacrifié ta vie à ton entreprise, tu n’étais pas écouté. Ce qui est absurde.

Est-ce le pilote de F1 qui construit sa voiture ? Non. Qu’on l’écoute pour peaufiner les derniers réglages et faire progresser la voiture, bien sûr. Mais la conception, la réalisation, l’organisation de l’équipe, ce n’est pas lui.

Malheureusement au bout de 5 ans j’ai ressenti la même chose chez Teliae. Teliae était une entreprise de 35 personnes quand je suis arrivé. Je devais l’emmener vers plus de structuration pour lui permettre de grossir sereinement. Quand je suis parti on était 80 mais rien n’avait changé à part dans mon service. De la même manière, seule l’expertise technique y était reconnue. L’organisation, la gestion, la méthode était secondaire. A le dire trop fort, j’ai fini par agacer. « Ca ne sert à rien d’avoir raison », hein Ivan 🙂 Je l’ai vécu une fois de plus. Une fois de trop. Cette fois je pourrai enfin aller au bout de mes idées. Sans être sourd aux idées des autres mais en ayant le pouvoir de faire avancer les miennes. Et merci Pole d’y contribuer !

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